Migraine en vue...

Morgane en se levant ce matin là, savait bien qu'elle aurait mieux fait de rester couché. Vous savez c'est un de ces matins ou lorsque vous ouvrez les yeux vous sentez au fond de vous que la journée va être horrible mais que vous vous levez quand même parce que vous êtes obligés tout simplement.

La rousse c'était donc levé, s'était lavé et avait rapidement grignoté quelque chose avant d'enfiler sa blouse blanche et d'attacher son badge. Elle était ensuite descendue mollement jusqu'à son lieu de travail et de torture ce jour là en l'occurrence...L'infirmerie.
En effet pour une raison totalement inconnu l'infirmerie habituelle assez vide se retrouvait bondée, de si bon matin.
La chef des médecins eut peine à rentrer et voulut interroger ses infirmières. Peine perdue, en la voyant arriver elles se jetèrent sur elle et lui désignèrent un patient particulièrement bruyant qui n'arrêtait pas de geindre.
Morgane passa une main lasse sur son visage et se dirigea vers l'homme accrochant à ses lèvres son plus beau sourire réconfortant.

"Mr..." Elle lut la carte holographique du patient. "Shbeiker. Que se passe t'il?"

"J'ai mal partooooooooooout..."
La jeune femme hausse un sourcil et passant une main lasse dans ses cheveux répondit en soupirant.

"Je vois..."
Elle l'examina et finit par lui diagnostiquer une brisure complète de la main droite. Poignet, os et tout le tralala. Sûrement quelque chose lui était il tombé dessus. Et vu que l'homme était droitier il se faisait mal partout en touchant ses membres et croyait stupidement que tout était cassé…Diantre quel crétin. Elle banda sa main et lui injecta quelques nano docteur réparateur dans la main avant de le raccompagner gentiment à la sortie pour être de nouveau appelée à l'aide par ses infirmières.

La matinée se passa de la même façon et elle du même sauté le déjeuner. Se ne fut que vers la fin d'après midi que la débandade se calma. La pauvre Morgane se prit un aspirine bien mérité et s'effondra littéralement sur sa chaise en gémissant. C'était vraiment pas une vie ça.... elle se boirait bine quelque chose de fort et…d’alcoolisé, là maintenant tout de suite !

Après une courte pause, Romain allait reprendre son poste à la place du sous-lieutenant quand la S.F.F. dut faire une assez brusque embardée afin d'éviter une ceinture d'astéroïde. Ce genre de chose arrivait souvent quand on partait à l'inconnu dans l'espace...
Romain avait été projeté contre une paroi tandis qu'il marchait dans le couloir. Il s'était cogné la tête, peut-être plus gravement qu'il ne l'avait cru sur le coup.

Lorsqu'il était entré dans le centre de commandement, la première chose qu'on avait remarqué était son col de chemise, d'habitude plus blanc que blanc, taché de sang. On lui avait demandé s'il allait bien et il avait répondu qu'il se sentait très bien. Il s'était contenté d'un bandage.

Mais au fil des heures il s'était senti de plus en plus mal. Il avait eu chaud, la sueur avait perlé à son front et il avait été forcé de défaire sa cravatte, au risque d'étouffer. Ses collègues lui conseillèrent d'aller à l'infirmerie, mais selon le dernier communiqué du Survivor, celle-ci était bondée et Romain avait préféré attendre la fin de son service.

Le jeune officier avait réussi à tenir, mais non sans efforts de concentration. Quand le sous-lieutenant vint le relever, il prit directement l'ascenceur pour se rendre sur le Survivor afin de vérifier si sa blessure ne s'aggravait pas (ce qui était forcément le cas, vu son état, mais Romain refusait de l'admettre).

Avant de pousser la porte de l'infirmerie, Romain jeta un oeil à son uniforme. Les trois taches de sang sur son col, sa cravatte défaite et le bouton détaché de sa chemise lui sautèrent aux yeux comme s'il s'était vu habillé en clodo.
Après avoir fait une petite grimace, il se décida enfin à entrer.

"Bonjour! C'est juste pour un petit examen, je pense que ce sera rapide..." annonça le jeune officier d'une voix joyeuse mais altérée.

Mais lorsqu'il se rendit compte qu'il s'adressait à un médecin en chef exténué, il se ravisa.

"Euh... Je devrais peut-être revenir plus tard..."

Une idée farfelue traversa l'esprit de Romain. Il se mit à rire tout en allant s'assoir sur le lit arrangé à la hâte.

"Comment avez-vous deviné? Vous croyez que je vais perdre l'enfant?"

Romain se mit à rire de plus belle, content de sa pauvre plaisanterie.

Cependant, cela ne l'empêcha pas d'observer l'état de fatigue évident de la jeune femme. Il la regarda attentivement pendant un instant.

"Vous êtes sûr que vous allez bien? Je ne pense pas que ce soit bien grave et..."

Un vertige vint contredire le jeune officier qui cramponna ses main aux draps du lit. La sueur perla brusquement à son front et dans son dos.

"... Juste un peu chaud et... tête qui tourne un peu..."

Romain déglutit et essaya de se reprendre afin d'expliquer ce qui s'était passé :

"Il y avait une ceinture d'astéroïdes. Les radars ne l'ont pas repéré. Peut-être à cause de la proximité d'un champ électro-magnétique, ou d'un quelconque problème technique, je ne sais pas. Toujours est-il que Gladys a du calculer les coordonnées de nouveau vecteurs de déplacement à toute vitesse et cela a provoqué des perturbations au niveau des générateurs de gravité de l'Amiral... Je ne sais pas si vous avez eu la même chose sur les autres vaisseaux, ce matin, mais sur l'Amiral, on a eut droit à une sacré secousse. Je me suis cogné la tête contre un mur. D'ailleurs, je crois savoir que vous avez eu une abondance de patient, ce matin, non?"

[HJ : J'avais bien dit qu'il était bavard. :p]

Alors que la jeune femme était perdue dans ses pensées, écoutant distraitement son patient elle releva les yeux vers lui l'air passablement ahurie et demanda naïvement.

"Vous êtes enceint? C'est impossible vous êtes humain...enfin c'est ce que dit votre ADN..."
Qu'est ce que c'était que cette histoire là?
Quand il se mit à rire elle le regarda de travers avant que son cerveau n'assimile lentement que ce n'était qu'une plaisanterie… Elle cligna plusieurs fois des yeux en se traitant mentalement de crétine et tenta de sauver le peu de fierté qu'il lui restait. Elle toussota légèrement et décida de faire comme si rien ne s'était passé et qu'elle ne venait de lamentablement se ridiculiser.

Elle meubla sa gène en allant chercher un bros d'eau qu'elle posa sur la table près du lit. Lorsque le lieutenant lui demanda si elle allait bien elle le regarda et ne put s'empêcher de rougir de gène en repensant à sa stupide réaction face à sa plaisanterie. Elle lui fit donc signe que non.

"Juste un petit coup de fatigue et un j'ai un peu chaud...Rien qui ne puisse m'empêcher de voir ce qui vous amène ici et de vous soigner...Ne vous en fait p..."
Elle se stoppa en voyant que Romain semblait avoir un léger vertige, elle se félicita d'être aller chercher de l'eau et lui en servit un verre; elle lui donna et posa sa main sur son front. Aucun doute, il avait de la fièvre...Elle soupira et l'écouta raconter longuement ce qu'il lui était arrivé.
C’est qu'il aimait papoter le jeune homme...

"Il ne faut pas en vouloir à Gladys, elle est encore loin d'être parfaite, mais j'y travaille!"
En effet, Morgane avait participé à l'élaboration de Gladys et c'était elle qui avait insisté pour qu'elle ait un semblant de caractère humain. Elle en parlait donc d'une façon un peu maternelle.
Elle ne put s'empêcher de sourire suite à ce que lui avait dit Romain.

"Le survivor et l'Enfer sont les vaisseaux des extrémités vers l'arrière, on n'a donc reçut qu'une légère secousse, je dois y avouer n'y avoir même pas prêter attention, mais les trois vaisseaux de devant ont du avoir une sacrée secousse...Je comprends mieux cette soudaine influence à l'infirmerie..."
Elle s'assit derrière le lieutenant et humidifiant un peu un tissu elle l'appliqua là ou les cheveux bruns de l'homme étaient séchés par le sang. Au bout de quelques minutes elle se saisi d'une pince et retira un petit bout de métal de la jolie plaie sur le crâne du brun.

"Bon ben c'est point de suture..."
Plaisanta t'elle...

"Non, en fait les nano docteur auront réparer ça d'ici deux jours, ce qui m'inquiète plus c'est que vous êtes restés comme ça toute la journée et que des microbes même anodins peuvent s'être incrustés par la plaie. Et la zone découverte est sensible et fragile, elle n'est pas conçue pour lutter contre les microbes..."

Romain prit le verre d'eau que lui tendait la jeune femme et la remercia. Il but l'eau cul-sec et rendit le verre. Rien que cela, cela faisait du bien.
Il écouta le médecin en chef parler de Gladys et Romain ne put s'empêcher de sourire.

"Je n'en veux pas du tout à Gladys. D'ailleurs, je suis certain qu'elle a fait tout ce qu'elle pouvait pour gérer cet imprévu. De toute façon, je ne sais pas si j'aimerais qu'elle soit parfaite. Moi, je la trouve très bien comme elle. Evidemment, il faudra sans doute quelques améliorations techniques à l'avenir pour garantir toutes nos chances de trouver une planète viable...
A ce propos, ce projet me tient beaucoup à coeur. J'aimerais être encore en vie lorsque nous trouverons cette planète. Ce serait formidable si on pouvait retrouver la lumière d'une étoile. Je trouve que les passagers sont bien pâlichons... Mais je ne veux pas dire par là que le voyage interstellaire ne me plait pas. Bien au contraire! J'aime beaucoup mon travail. Encore que je préférerais être à la tactique ou à l'astronavigation. Enfin, je suis jeune et ces sections demandent une certaine maîtrise et une certaine expérience. Bien sûr, les communications sont aussi un poste à responsabilité.
Bref, même si je travaille dans l'espace, j'aimerais bien avoir un port d'attache, si vous voyez ce que je veux dire. Un endroit où je pourrais profiter du soleil... Enfin, je veux dire, la lumière d'une étoile. Enfin, vous m'avez compris..."

Encore aurait-il fallu à la jeune femme qu'elle ait pu suivre tout le monologue du Lieutenant Costefigue...
Sans s'en préoccuper, le jeune homme continuait de parler...

"... Moi, toute cette lumière artificielle, ça me rend malade. Je vous assure que pour quelqu'un comme moi, il y a de quoi déprimer. Enfin, j'essaie de profiter du bon côté des choses, vous voyez : un bon travail, bien payé, de bons collègues, le prestige de l'uniforme et tout ça. Quoique... On dit souvent que l'uniforme fait souvent bonne impression sur les filles. Moi, je suis officier, alors ça va. Mais pour les simples soldats, c'est pas forcé..."

Romain s'arrêta brusquement de parler, se rendant compte que ce flot continue de parole lui donnait encore plus mal à la tête. Frustré, il s'allongea sur le lit.

"Deux jours? C'est... long. J'espère que ce n'est pas trop grave, quand même..."

Pour une fois, on pouvait entendre une pointe d'inquiétude dans la voix du jeune homme. Evidemment, il avait du mal à s'imaginer alité pendant toute une semaine en s'abstenant de parler pour éviter d'éventuels maux de tête...